Nous avons créé cette association dans le but d’informer, développer un regard critique, et élargir la définition de sécurité en se posant des questions tels :
- Qu'est-ce qui fait que je suis en sécurité ?
- Que signifie la sécurité pour moi ? Pour nous ?
- Ma "sécurité" vaut-elle la destruction de la sécurité de milliers de personnes dans le monde ?
Rethinking Security UK est un réseau d'organisations, d'universitaires et d'activistes basés au Royaume-Uni. Les membres du réseau œuvrent en faveur d'un monde juste et pacifique, fondé sur des approches qui s'attaquent aux causes sous-jacentes des conflits et de l'insécurité. Ils décrivent la sécurité ainsi:
« 1. La sécurité est une forme de liberté. Plutôt que de définir la sécurité comme l'absence de risque, elle devrait être comprise comme une liberté partagée contre la peur et les privations, et la liberté de bien vivre.
2. La sécurité est un droit commun. Elle dépend de la solidarité entre les personnes, plutôt que de la domination sur elles.
3. La sécurité prend du temps. Il n'existe pas de solution miracle à l'insécurité. Il faut de la patience et de la coopération pour créer les conditions dans lesquelles la sécurité peut se développer ; elle ne peut pas être imposée.
4. La sécurité est une responsabilité partagée. Elle est démocratique par nature et ne peut être laissée à un petit groupe d'États puissants déterminés à étendre leur pouvoir sur les autres. » (https://rethinkingsecurity.org.uk/supporters/faqs/)
La sécurité c’est aussi la santé
« Nous sommes en guerre » Emmanuel Macron (allocution télévisée le 16 mars 2020 : annonce du premier confinement en raison de l’épidémie du covid-19) justifiant l’intervention de l’État pour des mesures exceptionnelles dans la gestion de crise du covid-19.
L’approche de la sécurité est trop souvent limitée au domaine militaire. Notre association adhère à une vision élargie de la sécurité qui prend en compte la sécurité sanitaire, économique et sociale. Les soins de santé sont un élément important des politiques sociales. Les politiques sociales permettent une protection et un soutien à la population pour la cohésion sociale et la solidarité. Elles participent à garantir la sécurité humaine (avec la sécurité sociale, l'assurance maladie ou les allocations chômages). La sécurité sanitaire telle que la protection face aux pandémies, fait partie de la notion de sécurité humaine.
Pourtant, les dépenses militaires sont le troisième poste de dépenses de l'État français, après les remboursements et l'éducation1, loin devant l'environnement ou l'emploi. Une part importante de ce budget est consacrée à l'achat de nouvelles armes. Les marchand.e.s d'armes bénéficient également d'un soutien public à la recherche, notamment via les fonds de l'Union européenne. La création récente du Fonds européen de Défense a considérablement augmenté ces fonds et ces subventions à hauteur de 8 milliards d’euros.
Au lieu d’augmenter les dépenses militaires chaque année, une meilleure gestion des ressources financières doit être mise en place afin que « la santé publique française n’étouffe pas » (revendication du collectif inter-urgences). Les politiques d’austérité ont paupérisé les services publics essentiels affaiblissant les fonctions de l’État en terme de sécurité sanitaire.
1 D’après la plateforme des finances publiques, du budget de l’État et de la performance publique
En parlant d’armes…
Le gouvernement français montre son soutien au commerce mondiale des armes, et surtout aux industrielles françaises de défenses, de multiples façons, une des plus visibles est Eurosatory
Eurosatory est l'un des plus grands salon d'armes terrestres et aéroterrestres au monde. Il couvre une large gamme d'équipements militaires allant des véhicules (chars, véhicules blindés, camions) aux armes légères (pistolets, mitrailleuses, grenades), en passant par les systèmes de communication, les uniformes, la logistique, ainsi que la simulation, la médecine opérationnelle et les catastrophes naturelles. Les produits vendus sous l’étiquette "défense et sécurité" incluent également des solutions de surveillance, d'alerte et d'intervention d'urgence, ainsi que la sécurité civile.
L'activité principale d'Eurosatory, à savoir la vente d'armements terrestres et aériens, se développe chaque année au détriment de potentiels investissements pour des solutions de construction de la paix efficaces, connues et innovantes qui permettraient davantage de garantir la sécurité humaine.
En 2018, Eurosatory a accueilli 57 056 visiteur·euses, 1 802 exposant·es et des délégations officielles militaires et gouvernementales d'environ 120 pays, dont des dictatures, des régimes répressifs, des pays accusés d’être impliqués dans des violations des droits humains et des principes de l'ONU.
Cela ne contribue pas à garantir notre sécurité, c'est même le contraire. Pendant ce temps, ces fonds sont détournés de secteurs primordiaux comme la réduction de la violence, la prévention des conflits, la transition énergétique et d'autres questions qui touchent à la sécurité dans nos sociétés (on pourrait aussi citer la santé, le logement, l'emploi, etc). Les contrats signés pendant la durée du salon rendent le monde moins sûr pour des millions de personnes.
Eurosatory lisse l’image de l’industrie de l’armement, habituellement dans l’ombre, en légitimant ce commerce. Il est organisé par le COGES en partenariat avec le
Ministère des Armées.
Le prochain salon de l'armement en France aura lieu du 13 au 16 juin 2022 au Parc des Expositions de Villepinte à Paris. Nous préparons des actions à l'occasion du salon. Suivez-nous sur nos réseaux sociaux pour en savoir plus sur Eurosatory et rejoignez-nous pour notre campagne Eurosatory 2022 !